COVID-19: Anxiété, oui, mais aussi tristesse et déception…

16 Mar

Depuis quelques jours, l’univers de vos petits (et le vôtre aussi !) est complètement chamboulé. En plus de la fermeture abrupte des écoles et des services de garde qui, à elle seule, génère beaucoup de stress et d’imprévus au sein des cellules familiales, vos enfants ont possiblement à composer avec une multitude de petites déceptions. Que ce soit la doudou restée au casier (et impossible à récupérer), le cours de natation annulé, la fête d’anniversaire reportée ou l’impossibilité d’aller embrasser les grands-parents, ces événement sont très difficiles à accepter et génèrent leur lot de frustration. L’atmosphère à la maison est aussi différente et les petites éponges ne manquent pas de s’en rendre compte, même si votre bienveillance de parents vous commande de les tenir à l’écart des données alarmantes.

Les raisons fournies pour expliquer ce qu’ils perçoivent comme des terribles injustices demeurent, particulièrement pour les tout-petits, abstraites et difficiles à comprendre. Sans leur mentir ou camoufler des informations qu’ils pourraient saisir – et surtout, sans faire comme si tout était normal ou banal -, ne les noyer pas dans une mer de renseignements dont ils ne sauraient que faire. Donner l’information simplement (« actuellement, les dirigeants de notre pays nous demandent de rester à la maison autant que possible pour éviter que l’on s’échange une maladie ») et nommez les conséquences que cela entraîne pour votre petit (« cela veut dire que ton cours de karaté ne peut pas avoir lieu ; tous les amis restent à la maison ce soir »). Invitez votre enfant à verbaliser son ressenti (« comment te sens-tu face à cette nouvelle ?) et aidez-le à gérer ses émotions (« aimerais-tu que je t’aide à te consoler ? » « qu’est-ce qui te ferait du bien ? » « j’aimerais te proposer une autre activité à faire pour te changer les idées… »).

D’autre part, reconnaissez que vous aurez aussi à vivre des déceptions (de nature et d’ampleur différentes, selon le cas) et de la tristesse face à la conjoncture actuelle. Prenez soin de vos propres émotions et mettez en place une routine qui agira à titre de filet de sécurité pour vous aider à traverser les moments plus difficiles ; exercices, activités de détente, échanges sociaux -mêmes s’ils ne comportent pas de contacts directs-, etc.  Faites preuve de souplesse et modeler vos attentes (le chaos est plus susceptible de s’installer dans la maison avec des petits qui cherchent à passer le temps ;  l’entraînement risque d’être moins efficace sans gym ; vous ne réussirez assurément pas à être aussi efficace dans votre travail, entouré des vôtres, que vous l’êtes au bureau ; etc.). En sommes, prenez soin de vous et de vos émotions, pour être en mesure d’aider ensuite vos enfants à composer avec les leurs. Souvenez-vous également que, dans cette crise planétaire, les liens qui unissent entre eux les humains demeurent de première importance ;  repensez vos priorités, objectifs, obligations, désirs et j’en passe, pour mettre l’accent sur la seule chose qui compte réellement, au fond…