Des parents inquiets, stressés, anxieux, indisponibles mentalement. Des enfants encabanés, coupés de leur routine habituelle qui expérimentent l’ennui profond, la platitude au cube, et qui doivent tolérer leur fratrie à longueur de journée. Un contexte où aucune échappatoire (ou presque) n’est possible. Voilà la recette parfaite pour que des crises intenses s’installent au sein de plusieurs familles et laissent des blessures qui perdureront bien au-delà du temps de confinement…
À moins que ce ne soit une occasion de rapprochement ? De collaboration ? De sollicitude ? Et si on tentait plutôt d’être magnifiquement résilients ? Voici quelques trucs pour faire diminuer la tension et ramener un sourire dans les visages éprouvés par tant de proximité :
- Libérez l’énergie ! Trop longtemps dans la maison, on manque de dépense énergétique, qu’on soit enfant ou adulte. Sortez, prenez l’air, jouez dehors, marchez dans la neige, peu importe, mais sortez. À l’intérieur, dansez, sautez sur place, chantez à tue-tête pendant quelques instants, riez trop fort, évacuez le trop-plein. Inutile de tenter de contenir les esprits à temps plein ; cela ne fera que monter la pression.
- Investissez-vous dans un projet commun. Soyez créatif, trouvez une idée qui sollicitera la participation de tous (une recette, une construction, un projet artistique, peu importe), définissez les rôles de chacun et lancez-vous. Le fait de travailler ensemble sur un même but pourrait bien faire émerger une collaboration dont vous n’aviez jamais rêvé…
- Nommez adéquatement vos insatisfactions et vos irritations, en parlant au JE, en adoptant un ton de voix calme, en respirant par le nez et en gardant en tête que vos souhaits et désirs puissent parfois aller à l’encontre de ceux des autres ou de leur liberté d’action.
- Isolez-vous. Même confiné avec votre famille, vous pouvez bénéficier de quelques minutes seul, sans aucune sollicitation. Les enfants ont d’ailleurs le même besoin ; prévoyez dans leur horaire un temps de solitude dans leur chambre ou dans un coin à l’abri des autres, qui ne soit pas perçu comme une punition, mais davantage comme un moment de répit.
- Impliquez chaque membre de la famille dans les tâches et obligations quotidiennes. Vous diminuerez ainsi votre frustration à tout faire seul, mais solliciterez également le sens de la responsabilisation chez les enfants. Pour que l’exercice ne tourne pas en confrontation, faites une liste des tâches à réaliser dans la journée et offrez aux enfants de choisir celles qu’ils désirent accomplir, en misant sur le principe de justice ; nous vivons ici/mangeons/salissons/dormons tous à parts égales dans cette maison, alors il est normal que chacun fasse sa part, non ?
- Sortez de l’ordinaire. Quand prenez-vous normalement le temps de préparer un spectacle avec les enfants ? D’apprendre des blagues pour leur raconter ensuite ? De jouer à des jeux de société ou à la cachette, de construire un fort ou une cabane de coussins, de faire du karaoké, un concours de bulles dans le bain, une chasse aux trésors et encore ? Voilà l’occasion rêvée, qui pourrait par le fait même vous détourner de vos préoccupations, pendant au moins un moment.
- Choisissez vos interventions. Ne passez pas vos journées à donner des consignes et des interdits ou à gérer les conflits. Vous ne pourrez certes pas y échapper, mais tenter de limiter les interactions négatives en utilisant l’humour ou en réorientant les enfants vers d’autres activités lorsque la tension monte et partagez équitablement – autant que vous le pouvez – les rôles de parent-police/parent-ami avec l’autre parent.
- Soyez indulgents. Même s’ils vous ont promis de ne pas faire de bruit pendant que vous travaillez, les enfants restent des enfants. Et même si vous avez à cœur l’alimentation de vos petits, il est possible que vous manquiez d’inspiration lorsque vous vous retrouverez à improviser le 8e diner (qu’ils mangent habituellement à la garderie). Parlez-vous intérieurement, question de contrôler vos pensées négatives ; elles ne seront utiles à personne et réussiront à vous empoisonner la vie. Vous êtes le seul maître de vos réactions.
- Enfin, détournez le regard de vos petits (et le vôtre) de vos nombrils, pour ressentir de la compassion à l’endroit de l’humanité, qui vit elle aussi difficilement jour après jour cette crise planétaire. Souvenez-vous également que nous ne pouvons pas aider tout le monde, mais que tout le monde peut aider quelqu’un…
Bon confinement !